Jeudi 28 mars le rapport sur le grand âge et l'autonomie a été a remis à la ministre des Solidarités et de la Santé . Daniel Blache, dirigeant de l'UCR CGT et membre du Haut Conseil de l'Age, évoquait les possibles orientations du gouvernement et les propositions de la CGT. Le rapport confirme ses craintes et la CGT a immédiatement livré dans un communiqué son appréciation et ses propositions.
Le communiqué de la CGT
La CGT exige une loi sur la prise en compte de la perte d’autonomie répondant réellement aux enjeux de la société et répondant aux besoins des personnes âgées et handicapées.
La prise en charge de la perte d’autonomie constitue un énorme défi démographique et financier qu’aucun gouvernement n’a osé jusqu’alors relever.
Or, les enjeux à venir vont être très conséquents, sachant que d’ici 2040,
2 millions de personnes se trouveront en perte d’autonomie au lieu de 1,3 million aujourd’hui.
Il faudra donc affecter près du double des 30 milliards actuels dont 24 milliards pris en charge par la solidarité nationale.
Le rapport remis ce jour par Dominique Libault à la Ministre de la santé comprend 10 propositions clés et 175 « idées » visant à alimenter le projet de loi qui devrait voir le jour dans les mois prochains.
Sous couvert de priorités « alléchantes » affichées pour une nouvelle offre de soins à domicile, les mesures budgétaires de l’État seront largement insuffisantes pour répondre aux questions de la présence humaine, de la revalorisation des carrières et des salaires, de l’accessibilité financière en diminuant le reste à charge pour les familles des résidents en EHPAD. En effet, ces questions devraient être traitées à budget constant par un redéploiement des ressources déjà existantes.
Les pistes financières évoquées comme :
• l’instauration d’un prélèvement qui prendrait la suite de la CRDS après 2024 (date de fin prévue de cette taxe affectée au remboursement de la dette sociale),
• la mobilisation des actifs du fonds de réserve des retraités, ne sont que des mesures financées par les salariés et retraités au travers de leurs cotisations.
Pour la CGT engagée dans une campagne de reconquête de la sécurité sociale, la prise en charge de la perte d’autonomie ne peut se concevoir qu’en intégrant « le droit à l’autonomie » dans la branche maladie de la sécurité sociale.
Il est possible de financer ce droit nouveau avec, entre autres, l’arrêt des exonérations des cotisations qui atteignent cette année 50 milliards (30 milliards d’exonération + 20 milliards de CICE transformé en baisses de cotisations).
La CGT revendique la création d’un grand service public de l’autonomie regroupant et intégrant l’ensemble des personnels concernés (que ce soit à domicile ou en établissement), ce service public aurait en charge d’offrir à toutes les personnes en perte d’autonomie un service de proximité dans les meilleures conditions et à égalité sur l’ensemble du territoire avec des personnels mieux formés et mieux rémunérés.
Pour la CGT, 200 000 créations d’emplois sont nécessaires aujourd’hui dans les EHPAD.
Pour la CGT, la question de la prise en compte de la perte d’autonomie passe par des politiques de prévention ambitieuses tout au long de la vie et notamment sur les lieux de travail et lors du passage à la retraite et, ce, jusqu’au grand âge.
Nous demandons la suppression de la discrimination entre les moins de 60 ans qui bénéficient d’une prestation compensatrice du fait de leur handicap et les plus de 60 ans qui bénéficient de l’allocation de la perte d’autonomie dans la mesure où le différentiel des prestations est de 6 milliards d’euros par an au détriment de ceux en perte d’autonomie.
La CGT appelle l’ensemble des personnels des EHPAD, des services de l’aide à domicile, les salariés, les retraités, à se mobiliser pour gagner un grand service public de l’autonomie, financé par la sécurité sociale.
La grande mobilisation des retraités du 11 avril prochain portera, entre autres, ces revendications.
Montreuil, le 28 mars 2019
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